Mais ce sont surtout les deux Guerres Mondiales qui ont fait entrer le nom de Lagarde dans l'histoire. 

Le 11 août 1914, un furieux et très meurtrier combat se livra dans le village et à ses abords immédiats (2 vitraux à L'Eglise nous rappellent cette bataille). 

Un détachement français comprenant 2 bataillons d'infanterie du 58e et du 40e régiment et 2 batteries du 40e R-A.C., avancé imprudemment à Lagarde pour y créer un pont au nord du Canal de la Mame-au-Rhin, se fit encercler et anéantir par des forces allemandes supérieures.  La population civile, qui avait pactisé avec les Français (à cette époque, Lagarde se trouvait en territoire allemand) eut beaucoup à souffrir du vainqueur: 2 civils, Messieurs Leclerc et Méaux, furent fusillés- 2 autres, Messieurs Henry Aug. et Hippy Ch. maltraités et emprisonnés, d'autres emmenés comme otages.  Par ironie du hasard, dans les troupes allemandes qui attaquaient le village se trouvaient quatre jeunes gens de Lagarde : Messieurs Durand Edmond, Rassemusse Pa@ Thiebeult tué pendant l'attaque à la Tuilerie, à environ 800 m de sa maison, et le fils d'un fusillé même, M. Leclerc Auguste.
Les morts furent d'abord enterrés sur place, puis rassemblés dans deux cimetières militaires.  Pendant toute cette guerre, Lagarde se trouvait à proximité du front (bois de Parroy).  Quatorze soldats originaires du village sont tombés au cours des hostilités, soit dans l’armée allemande, soit dans l’armée française.  Dans certaines familles même, des frères se trouvaient être adversaires et sont tombés comme tels.
En octobre 1918, toute la population civile fut évacuée et dirigée sur l'Allemagne (Birkenfeld) parce que l’occupant craignait une grande offensive française dans la région.  De retour, au début de 1919, elle commença à panser les plaies causées par la guerre et l’évacuation.

La paix ne dura pas longtemps. 

La deuxième Guerre Mondiale vit de nouveau une sanglante bataille se dérouler à Lagarde, où la division polonaise formée en France, cherchait à interdire les 17 et 18 juin 1940 le passage du canal de la Marne-au-Rhin, à l’ennemi.  Un civil, M. Jahn, fut tué, une vingtaine de maisons complètement détruites et toutes les autres plus ou moins endommagées.  La population civile avait fui à l’approche de l’ennemi ou pendant la bataille, lorsque le village était en flammes.  Les trois quarts des habitants furent expulsés en novembre 1940 et trouvèrent refuge dans le département du Gard jusqu'à leur retour, le 13 juillet 1945.

Voilà l'histoire de Lagarde, village à cheval sur le canal de la Marne-au-Rhin, creusé de 1854 à 1856, à son entrée en Moselle, village frontalier avant 1914, petit village bien éprouvé, de 200 habitants actuellement, mais qui en comptait 1 000, il y a une centaine d'années.