LAGARDE dans l'histoire Histoire du village

Le nom de Lagarde apparaît assez tard dans l'histoire. 

Le territoire de l’actuelle commune est mentionné pour la première fois dans un acte de donation fait par une dame Cunégonde vers l’an 1 000 à l’évêché de Metz.  Un village appelé Lombard qui devait se trouver sur une petite hauteur immédiatement au nord du village de Lagarde actuel y est indiqué, mais a disparu sans laisser de trace.  A l'époque, c'était certainement une région couverte de forêts d'étangs et de marécages.

La nuit s'étend ensuite de nouveau sur ce pays.  Vers la fin du Moyen Age apparaissent deux autres villages: le Mée dont remplacement supposé est l’actuel quartier " Du Moulin " et " Domartin " disparu également.  La ferme actuelle de Martincourt et le lieudit " Au haut de Dommartin " en rappellent encore le souvenir.

La région a été probablement dévastée et la population décimée par des guerres et des famines si fréquentes à cette époque (guerre de religion, guerre de Trente Ans avec les Suédois). 

Alors naissait une châtellenie appelée successivement : la Gardia, Gerden, La Garde et enfin Lagarde.  Elle dépendait directement de l’abbaye de Salival, aujourd'hui ferme entre Moyenvic et Morvile les Vic.  La juridiction de la châtellenie s'étendit sur Xures, le Prieuré, Vého, Remoncouil, Bourdonnay, etc.  Par suite de besoins d'argent probablement, l'Evêché concéda certains droits successivement aux comtes de Deux Ponts, de Salm et de Blamont.

Vers 1705, la garnison du château de Lagarde, ayant commis des brigandages dans des villages du duché de Lorraine des environs, l'armée du duc assiégea le château et bombarda pendant cinq jours.  Alors la garnison se rendit et le château fut rasé.  Reconstruit peu après, il devait péricliter par la suite et aujourd'hui son emplacement est incertain.  Est-ce le bâtùnent en ruine situé au lieudit " Le Château " ou la " Maison Carrée " comme certains prétendent.

 
Blason

De gueules au dextrochère de carnation, vêtu d'azur, mouvant d'un nuage d'argent, tenant une épée haute d'argent garnie d'or, chapé cousu d'azur à deux cailloux d'or.
Armes du chapitre de la cathédrale de Metz, qui rappellent que Lagarde était une ancienne châtellenie épiscopale. Le chapé bleu, emblème de Saint Martin, évoque le nom primitif de Lagarde : Dommartin.

 

Le petit village lorrain où je passais mes vacances, chez ma bonne grand-mère Marie et chez mes tantes, se nomme Lagarde et se trouve dans la vallée du Sânon, entre Dieuze et Sarrebourg.

Tout petit, j'allais donc à la messe avec mes tantes, tous les dimanches, dans les bancs des femmes. Un peu plus tard, mes oncles m'emmenèrent avec eux du côté des hommes, à droite en entrant à l'église.(1)

J'aimais cette ambiance, pour moi, tout était magique, féerique, le prêtre avec ses belles chasubles d'alors, de couleurs différentes selon les fêtes, les petits enfants de choeur, avec leurs soutanes pourpres et leurs surplis brodés, l'odeur d'encens, le magnifique choeur, les chants en latin ! Et les processions de la Fête Dieu, les reposoirs, les pivoines, les roses ! Tant de choses disparues, hélas!

 


Depuis un siècle, la Lorraine, duché indépendant, est convoitée par la France, occupée militairement à plusieurs reprises. La campagne vit dans la pauvreté, la population a beaucoup diminué.

En 1698 Léopold devient duc de Lorraine à 19 ans. Il lui faut tout réorganiser : finances, politique locale, code des lois. Il y aura un conflit avec le pape et des évêques à propos des coutumes locales et de l'autonomie du pouvoir civil. La Lorraine peut rester neutre dans la guerre de Louis XIV dite « de la succession d'Espagne » -mais les troupes françaises occupent Nancy (1702-1714), et la cour de Léopold se transporte à Lunéville.
Léopold organise une immigration : Suisses, Bourguignons, Savoyards, Allemands, Gens de Nord, Tyrolien, etc.

Pour avoir tous les avantages, il faut toutefois être catholique. Peu à peu les naissances augmentent, il y a moins d'épidémies.
Les terres en friche deviennent rares après 1720. Les remembrements durent parfois 20 ou 30 ans. La campagne retrouve une prospérité perdue depuis un siècle. Un signe de cette prospérité : les ruraux acquièrent ou construisent en nombre les « armoires lorraines ».
Travailleurs infatigables, ils peuvent consommer presque tous les jours viande fraîche, vin et pain de froment pur.
La Lorraine exporte céréales et vins, sel et fer, alcools et fromages, laine et dentelles.
La vie reste difficile pour certains. Vagabonds et mendiants font peur. En 1727, une loi commande à chaque paroisse de constituer une caisse de secours pour les indigents : mais souvent on préfère user de répression que d'assistance.
En 1729, Léopold meurt. Son fils François III a 20 ans, mais la politique très compliquée des souverains européens, et leurs guerres, vont l'envoyer en Autriche, où il deviendra l'empereur François 1er. Et, en 1737, Stanislas, roi de Pologne démissionnaire au profit de la paix, reçoit du roi de France Louis XV, la Lorraine.
 
Passionnés d'histoire, retrouvez sur ce site les batailles de Lagarde